ARCHI est un outil développé par l’Institut pour le développement forestier (CNPF-IDF), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (INRA) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).
Présentation
Cet outil sert à pronostiquer l’avenir à court terme des arbres présentant des symptômes de dépérissement. Il propose des clés de détermination architecturale spécifiques à chaque essence ou groupe d’essences. Il intègre les dynamiques de résilience des arbres en ajoutant au relevé des symptômes de dépérissement habituels (déficit foliaire, mortalité…), un examen des suppléants (également appelés gourmands). Les clés intègrent trois séries d'observations :
- la structure séquentielle (le stade de développement) ;
- les symptômes de dégradation ;
- et les processus de restauration.
Chaque clef guide l’observateur en lui posant des questions à réponse binaire le conduisant vers six diagnostics possibles (arbre sain, arbre stressé, arbre résilient, arbre présentant une descente de cime, arbre en situation de dépérissement irréversible et arbre mort).
L’outil DIAGARCHI prend la forme d’une application informatique sur support nomade (du type Smartphone) pouvant fonctionner sans connexion internet, le logiciel étant téléchargeable sur le Web.
L’outil fonctionne sur la base d’une série de requêtes associées à des images et photographies. Il présente de nombreux intérêts : des niveaux d’observations et une nature des observations précisés à chaque requête, des liens entre requêtes et aides iconographiques, une mémorisation de l’historique des observations et l’obtention de scores à l’échelle du peuplement. Cette application a pour vocation d’être simple, rapide, autonome, transportable et disponible. Elle répond à un intérêt pédagogique (familiarisation de l’utilisateur aux connaissances morphologiques pré requises) et technologique dans l’obtention automatique des résultats.
Intérêts spécifiques
La méthode ARCHI permet tout d’abord de décrypter le passé d’un arbre, sa dynamique actuelle et de pronostiquer son évolution, au moins à court terme. Elle diagnostique le caractère réversible (résilience) ou irréversible d’un dépérissement ; elle présente l'intérêt de ne pas être induit en erreur par des symptômes parfois passagers (déficit foliaire, mortalité de branches) et de différencier mortalité naturelle (vieillissement) et dépérissement. Elle explicite l’aspect non linéaire des dynamiques de réaction des arbres face au stress, incorpore les spécificités botaniques de chaque essence, prend en compte l’observation des suppléants. Enfin, elle hiérarchise la série d’observations à réaliser sous forme de clés de détermination.
Limites spécifiques
Un temps d’apprentissage est nécessaire pour arriver à établir un diagnostic ARCHI avec précision. Les observations sont d’autant plus difficiles à réaliser que les forêts sont denses et hautes. Pour l’instant, 14 essences ont été caractérisées (sept essences feuillues et sept essences résineuses).
Aucune note de dépérissement n’est attribuée aux arbres du fait de la difficulté d’observation.
Pour le sapin, la présence de gui peut masquer une grande partie de l’architecture et rendre ainsi la méthode inutilisable. La méthode ARCHI ne caractérise pas l’état sanitaire d’un arbre : elle traduit plutôt sa capacité à pouvoir surmonter une situation ou une succession de stress. Cette méthode n’identifie pas les causes d’un dépérissement, ni n’explique les différences de comportement au sein d’un même peuplement. Enfin, le diagnostic ARCHI ne s’effectue que sur des arbres dominants et codominants, il ne peut prendre en compte le facteur compétition.
Public cible
La méthode ARCHI est un diagnostic de terrain pour différents acteurs techniques (gestionnaires, techniciens, arboriculteurs...) et présente de plus une portée pédagogique évidente pour les enseignants.